mardi 9 mai 2017

L'acte conscient et l'état d'innocence

L'acte conscient réussi offre un mouvement de balancier équilibré entre la réceptivité et l'émissivité.

Je suis en réceptivité quand j'accueille ce qui est, tel qu'il est, sans jugement, quand je suis totalement à ce que je fais et quand je suis incarné par mes 5 sens. Je suis en émissivité quand je produis une pensée. Cette activité est exclusivement mentale, elle est dans l'ordre analytique, elle juge pour améliorer ce qui est.


La pensée synthétique de réceptivité me propose le bonheur: car si j'accueille ce qui est, sans chercher à le transformer et en pensant qu'il est une chance, je me connecte immédiatement et totalement à un sentiment de plénitude. Finalement, j'ai tout ce qu'il me faut dans l'instant présent puisque je suis bien vivant. Si je me réjouis de ce qui est, je suis disponible pour la relation. Cette paix intérieure suffit à donner du sens à l'instant que je vis.

La pensée analytique d'émissivité me propose le progrès: car en émettant des pensées nouvelles j'explore l'inconnu, mon esprit est piqué de curiosité, il est stimulé et ce qu'il produit impacte mon environnement. Son exercice procure de la satisfaction et même disons-le le plaisir du pouvoir puisque le réel change sous son influence. L'émissivité ouvre sur le futur (demain sera différent puisque je travaille à changer le présent, quel sera-t-il?) et sur le mieux (qui est une quête sans fin).

Le progrès paraît souvent plus désirable qu'une intelligence qui accueille sans transformer. Mais l'état de réceptivité, qu'on appelle aussi le lâcher prise, se focalise sur le bonheur. La question est: vaut-t-il mieux être malin ou heureux?

L'état d'innocence est représenté par celui de pleine conscience où je choisis de vivre ce qui m'est donné de vivre sans chercher à le transformer. Il me tient à l'abri du petit vélo qui croit bien faire en cherchant sans cesse des solutions aux problèmes mais qui m'expose au doute, à la fatigue et qui prend le risque de m'éloigner de tout ce dont je peux déjà me réjouir.

Produire des tas d'idées n'est ni bien ni mal en soi mais exige ma prudence car ce penchant crée l'insécurité en moi. A moi d'évaluer la quantité d'exploration mentale que je peux supporter d'une part, et mon besoin de ressourcement par des moments de pure réceptivité d'autre part. Et puis de doser.


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