lundi 21 novembre 2016

Je prends la parole: je prends la main

La prise de parole en public évoque souvent des picotements au fond du ventre, quand ce n’est pas plus violent !
Voici quelques tips pour survivre bravement à l’épreuve, et mieux encore, pour découvrir le plaisir qu’il y a à partager un message avec d’autres.
Tout est encore affaire de pleine conscience : tout va bien tant que je suis à 100% sur le sujet et que j’y maintiens mon auditoire. La panique surgit lorsque j’autorise ma pensée à s’alimenter de suggestions négatives sur ma compétence et ma légitimité. Les choses se compliquent aussi si je laisse au public le loisir de prendre de la distance avec le sujet et de me juger. C’est alors que nous empruntons les flèches extérieures qui déclenchent le processus anxiogène.



Les bons petits trucs ?
·         Je suis centré : je suis incomplet, je ne sais peut-être pas parler comme mon chef que j’admire, soit, mais j’apporte quelque chose de particulier au monde. C’est cela que j’offre. Je parle avec mon style.
·         Je suis un cadeau puisque ma présentation va permettre aux autres de mieux envisager un sujet. D’une certaine façon je les fais grandir. Je suis mentalement dans un mouvement qui va de l’intérieur vers l’extérieur. Je constaterai que ce mouvement est générateur d’énergie quand son opposé la draine.
·         Ce qu’ils feront de mon cadeau ne m’appartient pas. Ma part dans cette affaire est de rendre bien compréhensif le sujet abordé. Je suis simple transmetteur.
·         It is not about me. Même si ma présentation n’est pas bien perçue, cela ne remet pas en cause ma valeur personnelle. C’est le travail qui aurait besoin d’être amélioré. Je ne me mets pas en jeu.
·         Je prends la main : puisque malgré tout, toutes sortes d’émotions gravitent autour du sujet, je cesse de les subir, c’est moi qui les crée. Pour cela, j’émets ma phrase positive, je recentre sur le sujet, je propose mon enthousiasme et ma vision.
·         Je vibre : pour chaque sujet je trouve ce qui me fait vibrer, même si je dois défendre le budget de mon service qui me paraît peu vibratoire. Parce que le public reçoit toujours l’enthousiasme même s’il n’adhère pas sur le fond. Et qu’il excuse alors volontiers les fragilités sur la forme. Le public a besoin de vibrer. Si j'aborde les détails, je fais appel au cortex de ceux qui m'écoutent et je les incite à juger, tandis que si je sollicite leur cerveau limbique, ils auront l’impression d’adhérer par plaisir et avec tout leur être. Ils me seront gré de les avoir faits se sentir plus vivants.
·         J’expose le fil rouge de ma présentation clairement pour « signer » un contrat d’attention. Mes interlocuteurs n’ont aucune obligation à m’écouter. Si je mets à plat le programme, ils vont pouvoir caler leur effort d’écoute.
·         J’habite l’espace en prenant le temps d’ancrer mon corps au sol, de déployer mes épaules, de respirer profondément, et puis aussi en prenant possession visuellement de l’espace physique, et en intégrant mentalement tous ceux qui sont présents. Car je m’apprête à entamer un moment de vie et que nous le vivrons tous ensemble.
Rien de tel que l’entraînement pour dédramatiser. Après plusieurs présentations, on s’ouvre au plaisir de la relation. En fait, la prise de parole en public c’est l’opportunité de vivre quelque chose avec d’autres. Ces autres qui bénéficient de la présomption d’être intéressants puisqu’ils m’impressionnent. Ainsi, à mesure, je me détourne de moi qui constitue un problème, pour me tourner vers ceux que je vais rencontrer et qui pourraient bien enrichir ma journée.
Ça vous paraît un peu facile ? Essayez, vous verrez on devient accroc du micro.































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